Workshops

Ce workshop propose d’analyser et de repenser les « assistants vocaux » du point de vue du design.

– Les assistants vocaux empruntent dans leur version domestique les apparences de la transparence moderniste. Devant cette neutralité apparente et la simpli cation ultime de l’ergonomie (moins d’interface visuelle pour heurter la uidité d’utilisation) l’utilisateur est amené à délaisser son sens critique. Comment l’intervention des designers peut-elle permettre l’intelligibilité de ces techniques ?

– La facilité d’utilisation des assistants vocaux masque de nombreux déterminismes dans le calcul des résultats des requêtes, qui se limitent souvent à un seul résultat dont le choix n’est jamais neutre. De plus, de nombreux cas interrogent sur la gestion de la vie privée et des données personnelles. Quelle ouverture des assistants peut-on envisager ? Quelle « privacy by design » voire « attention by design » élaborer ?

– Les usages actuels des assistants vocaux sont très stéréotypés voire comportementaux : météo, scores de matchs sportifs, commande d’objet ou de nourriture, etc. Comment subvertir (hacker) ces derniers ? Que peut-on inventer dans des domaines peu couverts actuellement (création, ction, accessibilité, recherche, etc.) ?

– Les assistants vocaux sont la plupart du temps montrés isolément, séparés des objets et des espaces dans lesquels ils s’insèrent. Comment les intégrer et les repenser au sein d’un système d’objets – celui de nos environnements – au-delà des impasses de la domotique ? Comment contextualiser ces programmes dans les multiples strates de nos existences ?

– Dans les usages actuels, les interfaces vocales tendent à exclure complètement toute approche visuelle. La voix, celle de l’usager comme celle de l’assistant, devient le seul élément sensible de l’interface. Quelles possibilités existe-t-il alors dans les complémentarités d’une interface visuelle et d’une interface vocale ?

– La perception vocale représente une partie in me des possibilités offertes par le sonore. Les voix proposées par les assistants vocaux restent une imitation synthétique de la voix humaine, dans la prosodie, dans le ton. Quelle variété dans les intonations, les silences, les hésitations peut-elle être autorisée dès lors que la vocalisation automatique se permet l’indécision ?

– En oubliant le mimétisme avec la voix humaine, l’intervention du designer sur les interfaces vocales pourrait être conséquemment élargie, accordant un espace inattendu d’exercice du design sonore. Que reste-t-il d’un assistant vocal qui a perdu sa voix ?

Équipe pédagogique

Jean-Marie Blanchet, pôle Nouveaux Médias / Écritures Numériques de l’ÉSA Pyrénées, site de Pau
Julien Drochon, pôle Nouveaux Médias / Écritures Numériques de l’ÉSA Pyrénées, site de Pau
Anthony Masure, Université Toulouse Jean Jaurès, Master DTCT